Parce que ta majorité ne se fera plus tellement attendre
Mais qu’en même temps la prochaine année va s’étendre
Que dans douze mois tu pourras voter, travailler,
T’abonner, boire, et même -oui, déjà- te marier
Parce que tu restes mon enfant
Même si tu es déjà si grand
Que tu veux t’émanciper
Tandis que je veux te couver
Moi, maman, je te souhaite bon anniversaire
Même s’il me semble qu’hier encore je n’étais pas mère.
—
Tu te vois si petit, insignifiant
Car, Rimbaud, lui, à tout juste dix-sept ans,
Dans son bateau ivre, était déjà grand.
Tandis que Claude François, à dix-sept ans,
Perdait son cher paradis égyptien.
Tu es loin d’être un petit rien,
tu tiens déjà ton propre destin,
et attends bien droit les lendemains.
—
Dix-sept ans, c’est un bel âge!
Plus vraiment besoin d’être sage,
Pas encore non plus (ouf!) de sérieux,
puisqu’on est pas au temps des adieux…
Tu gardes un parfait plumage,
Et tu as déjà un honorable ramage…
Il est temps de faire un vœu
Avant que ton gâteau ne soit cireux!
—
Avec tes dix-sept ans
Il ne faut plus qu’un an
pour être vraiment adulte
alors: est-ce une révolte?
Non, plutôt une révolution,
Une grande acquisition!
—
Pas encore majeure
Pourtant, des jolis cœurs
Terminant la quarantaine
Te croient dans la vingtaine…
Tes grands yeux noirs
Tes formes accomplies…
J’ai encore tes bavoirs
Et veut cuisiner tes bouillies.
Mais déjà, à dix-sept ans
Tu te vois mariée et maman
Mariée (et artisane)
J’espère à un gentleman…
—
Pour ton anniversaire
Ce jour extraordinaire
J’espère que tes vœux
Naîtront sous tes yeux.
—
Il y a dix-sept ans déjà
Je te prenais dans mes bras
Je regardais ton sourire
Réflexe, certes, et tes soupirs…
Ta maman écoute, souriante,
Tes souhaits, tes attentes,
Tes espoirs et tes rêves
De très sérieuse élève…
Et demain, je te verrais
– juste une pensée, en vrai-
Mon bébé devenu adulte
En un sens, ça me botte…
—
Dans quelques mois, le bac
Viendra ensuite la fac
Tu souhaites ensuite
Devenir un instit’,
Producteur de cognac
Ou créateur de sac:
Des projets plein la tête:
Eh! Arrête et fais la fête!
—
Fini le temps des couettes
Des bonbons et des leçons
D’une rose bicyclette…
Celui du vieux bourbon
Est bien loin de t’arriver,
Ce sont dix-sept ans à fêter!
—
En ce jour si spécial
Te voilà bien jovial!
Ton esprit volatile
Mais déjà si subtil
Tel un superbe goupil
Te promets avenir facile…